"La critique peut être désagréable, mais elle est nécessaire. Elle est comme la douleur pour le corps humain : elle attire l'attention sur ce qui ne va pas" Winston Churchill

Le cycle menstruel et la ménopause


Cycle menstruel

Le cycle menstruel est défini par les modifications subies par les organes reproducteurs de la femme environ tous les 28 jours; ces modifications périodiques débutent à la puberté, en général entre 11 et 13 ans. Ce cycle permet à un ovule de surgir de l'ovaire et d'être libéré pour être fécondé. La muqueuse de l'utérus (endomètre) subit simultanément des modifications, de façon à préparer l'utérus à la nidation de l'ovule fécondé. Si la fécondation n'a pas lieu, l'endomètre se déchire, produisant le flux menstruel, ou règles, et le cycle recommence. Les différentes phases de ce cycle sont déclenchées par des hormones (messagers chimiques), dont deux sont sécrétées par l'hypophyse et deux autres par les ovaires.

Le début du cycle, correspondant à la phase proliférative (folliculaire), est déclenché par l'hypothalamus, horloge interne de l'organisme, qui fait partie du cerveau. L'hypothalamus commande à l'hypophyse de libérer dans la circulation sanguine la folliculostimuline (FSH: folliculo-stimulating hormone). Les follicules immatures, qui contiennent des oeufs immatures (ovocytes de premier ordre), sont alors stimulés par la FSH. En général, seul un oeuf est libéré à chaque cycle, et le reste dégénère. Les oestrogènes sécrétés par les ovaires stimulent la muqueuse de l'utérus et agissent en retour sur l'hypothalamus qui, non seulement contrôle la sécrétion de FSH, mais stimule la libération d'hormone lutéinisante (LH: luteinizing hormone) par l'hypophyse. Les oestrogènes stimulent également la prolifération (épaississement) de l'endomètre (muqueuse de l'utérus). Cette phase du cycle menstruel dure environ 14 jours.

Au cours de la seconde phase, ou phase lutéale (sécrétoire, ou progestative), la LH

provoque la rupture du follicule et la libération d'un oeuf. Le follicule vide forme le corps jaune, qui sécrète des oestrogènes et de la progestérone pour préparer l'endomètre à la nidation de l'oeuf et arrêter la libération de FSH et de LH. Durant cette phase, qui dure environ 7 jours, il n'est pas rare que les glandes mammaires deviennent légèrement gonflées et douloureuses, et qu'apparaissent des modifications de l'humeur, telles qu'une irritabilité, une dépression, ou une nervosité. Ces modifications sont souvent appelées "syndromes prémenstruels" ou SPM.

Si l'oeuf libéré n'est pas fécondé, la dernière phase du cycle (ou phase ischémique prémenstruelle) commence alors. Le corps jaune dégénère. Les taux d'oestrogènes et de progestérone chutent rapidement, provoquant la rupture de la couche externe de l'endomètre et son évacuation avec l'écoulement sanguin menstruel (règles). Le flux menstruel en lui-même peut durer 4 à 5 jours, alors que la phase ischémique dure 7 jours au total. Au moment où la menstruation a lieu, la première phase d'un nouveau cycle est à nouveau déclenchée par l' hypothalamus, qui commande à l'hypophyse de libérer de la FSH.

Le cycle menstruel dure généralement un mois, mais il peut être de 6 semaines chez certaines femmes ou être irrégulier. Les profils des menstruations sont aussi uniques que l'est chaque femme. Le cycle peut également être affecté par le stress, la perte de poids, ou une chose aussi simple qu'un voyage sur une longue distance. Dans les années précédant la ménopause (qui peut débuter vers 45-50 ans), les follicules se développent parfois sans engendrer d'ovulation. Ce phénomène peut être à l'origine de saignements irréguliers et abondants et il peut alors être utile de consulter un médecin.

Bien que l'apparition d'une gêne soit fréquente au cours de la menstruation, la plupart des symptômes ne sont pas permanents et ne sont généralement pas signe d'une affection sous-jacente. Cependant, les deux effets indésirables de la menstruation les plus fréquents sont la dysménorrhée ("crampes") et le syndrome prémenstruel (SPM). La cause de la dysménorrhée est le spasme utérin qui prive transitoirement le muscle d'oxygène; ce phénomène apparaît presque toujours en début de règles et peut durer trois jours. Aucun sédatif ou traitement spécifique ne s'est révélé efficace à 100%, mais il semble que l'aspirine ou l'ibuprofène puissent être d'une certaine utilité.

Le SPM se caractérise par une tension, une augmentation de l'irritabilité, une douleur mammaire, une prise de poids, des céphalées, une boulimie vis-à-vis de certains aliments et une sensation de fatigue. Les médecins ne s'accordent pas sur sa définition, son origine, le pourcentage de femmes en souffrant et la façon de le traiter. Le recours à l'aspirine ou à l'ibuprofène peut parfois être utile, et la diminution de la consommation en sel, accompagnée d'une augmentation de la consommation en eau peut également être efficace. Il convient de chercher le traitement le mieux adapté à chaque individu, leur efficacité étant variable d'un individu à l'autre. Les cas extrêmes de crampes ou de SPM nécessitent une consultation médicale.




Ménopause

Lorsque la femme atteint 40-50 ans, sa production d’oestrogènes diminue, elle n’a plus d’ovulation ni de règles et son stock d’ovules s’est épuisé. Ce stade de la vie est appelé ménopause (du grec meno: mois; pause: cessation), correspondant à un "changement de vie". Le corps ne s’arrête jamais entièrement de fabriquer des oestrogènes, mais sa production diminue à des concentrations insuffisantes pour provoquer des menstruations. Toutefois, même lorsqu’il n’y a plus de règles, il peut se produire des ovulations de façon sporadique. Par conséquent, il est prudent d’être conscient qu’une conception est toujours possible dans les deux ans qui suivent l’arrêt des menstruations. La moitié des femmes n’ont plus leurs règles à 48 ans. À 52 ans, 85 % des femmes sont ménopausées. Les fumeuses atteignent cette date un à deux ans plus tôt. Une femme sur cinq ne présentera aucun symptôme au moment de la ménopause. Le seul signe sera l’arrêt des règles. Dans les autres cas, les symptômes présentés seront divers: bouffées de chaleur, variations de l’humeur ou dépression, sécheresse de la peau, maux de tête, maux de dos et fatigue. Environ 49 % de ces femmes souffriront de bouffées de chaleur et parmi ces femmes, 15 % iront consulter un médecin en raison de ces symptômes.

Un autre effet indésirable de la ménopause est l’augmentation du risque de crise cardiaque, due à la carence en oestrogènes. En outre, les rapports sexuels sont parfois douloureux pour la femme ménopausée, en raison de la sécheresse vaginale. Le recours aux gels ou aux crèmes lubrifiantes, ou à un traitement hormonal prescrit par votre médecin peut contribuer à remédier à cet inconvénient. La diminution de la densité osseuse au moment de la ménopause constitue un problème plus important. La présence d’oestrogènes est indispensable au processus de minéralisation osseuse car elle participe à la capacité des os à absorber le calcium d’origine alimentaire. Comme les concentrations d’oestrogènes diminuent pendant la ménopause, la déperdition osseuse augmente, et conduit parfois à l’ostéoporose, en particulier chez les femmes faiblement constituées, dont la densité osseuse est plus faible. Il existe des mesures préventives pour lutter contre l’ostéoporose, comme la supplémentation calcique et l’hormonothérapie. Votre médecin pourra répondre à vos question à ce sujet et vous démontrer les effets bénéfiques d’un régime alimentaire équilibré et de la pratique d’une activité sportive. Une étude réalisée à l’Université Western New Mexico a montré que des femmes ménopausées qui ont participé à un programme d’exercices intensifs ont augmenté considérablement leur endurance cardio-vasculaire. Chez les femmes de plus de 40 ans, l’exercice physique augmente également la densité osseuse, dans une période où elles sont plus exposées à la déminéralisation. La ménopause n’est pas obligatoirement synonyme d’un état pathologique nécessitant un traitement médicamenteux pour survivre.